Jour 15 – Salvagnac

Je suis passé par les Pyrénées, la Seu d’Urgell, puis Andorre, avant de rentrer chez nous.

Cette dernière photo est tirée près de la station de ski de Grandvalira entre Andorre et le pas de la Case dans les Pyrénées. Merveilleux voyage avec tant de découvertes et tant de rencontres. Merci à chacun de vous qui m’avez aidé à réaliser ce voyage.
Jour 14 – Saragosse

Une très belle histoire que celle de la vierge du Pilar (du pilier) à Saragosse. En l’an 40, l’apôtre saint Jacques le majeur, abattu parce qu’il n’a pu convertir personne en Espagne, près du fleuve Ebro, s’apprête à repartir lorsqu’il voit la Mère de Dieu sur une colonne de marbre qui lui dit que l’Espagne trouvera la foi et la gardera toujours. c’est cette vierge qui est vénérée dans la basilique co-cathédrale de Saragosse. J’ai fait une rencontre merveilleuse lors de la messe du 24 au matin. J’attendais que l’heure de la messe sonne et je vois rentrer unprêtre dans la sacristie. Je me présente et dis ue j’appartiens à un groupe qui évangélise par le spectacle. Il me demande des précisions. Je lui dis les quelques représentations que nous avons données en Espagne, une bonne quinzaine, et je lui dis qu’en particulier, nous avons donné une représentation dans la ville aux tambours. Il me répond du tac au tac : « Calanda. J’étais le curé à l’époque. » Il se souvenait très bien du Père Jean Vieilledent, notre fondateur… Et voici les photos :

Voici donc la basilique et la Vierge sur son pilier. Elle est toute petite… Et puis, le rétable au-dessus du maître autel :

Et j’ai repris la route après avoir, suite à la messe, vénéré la vierge du pilier.
Jour 13 – Grenade

Je prends à nouveau le train. Un peu plus tard qu’hier, ce qui m’oblige à dire la messe le matin, seul dans ma chambre. C’est une expérience que je ne vis que très rarement. Arrivée donc à Grenade vers 10h30. En passant, je m’arrête à la cathédrale. Puis, je prends un bus vers l’Albaicin, un quartier qui fait face à l’Alcazar. Voici une photo où nous voyons, depuis l’Albaicin les palais Nasrides et le palais de Charles Quint. Sur la seconde photo, magnifique vue sur la ville de Grenade et la Sierra Nevada (la montagne enneigée).

Quand l’entrée est franchie, il y a quatre visites à faire : le Generalife et ses jardins, l’Alcazaba, qui est la fortification que vous voyez sur la première photo, les palais Nasrides qui sont ceux construits par les grands capitaines arabo-musulmans pour y vivre et le Palais de Charles Quint. Voici quelques photosde ce monument unique en Europe:

Dans les jardins du Generalife, en passant, je photographie un grenadier avec sa grenade éclatée.

Quelques vues des palais Nasrides, ainsi que de l’une des cours intérieures.
Enfin l’Alcazaba
Les palais Nasrides et le palais de Charles Quint sont à l’intérieur de ces formidables fortifications.
Après cette visite, je me rends à la cathédrale, plein centre ville. J’en ai déjà tant vues de belles que celle-là ne me touche pas autant que Séville ou Cordoue… Mais cependant, admirez :

Le rétable central est réservé à la Mère de Dieu, Reine d’Espagne, au détour d’une exposition, j’ai repéré Joseph, Marie et l’Enfant jésus qui se reposent pendant la fuite en Egypte, enfin sur l’un des rétables, dans les chapelles autour du choeur, j’ai pu repérer ce chevalier, entouré de deux évêques.
Jour 12 – Cordoue

Ce matin, je pars en train jusqu’à Cordoba. La société espagnole de chemins de fer s’appelle la Renfe. Et la gare est à seulement 5 km de la Sierrecilla. Antje me mène à la gare parce que laisser une voiture toute la journée sur le parking de la gare coûte très cher. A 9h00, je suis donc arrivé à Cordoue, à la cathédrale. La messe est annoncée pour 9h30. Je me rends donc à la sacristie. Et je vois arriver une flopée de prêtres qui viennent eux aussi pour célébrer. Après la messe, je demande à l’un d’eux, qui s’avère être le recteur du séminaire, si l’un d’entre eux est responsable de la jeunesse. Le recteur me donne un n° de téléphone et me dit d’appeler de sa part.
Avant de le faire, il faut bien laisser le temps à ce prêtre de prendre son café du matin, je visite donc la cathédrale-mosquée, singulière à plus d’une part.

Le centre, c’est une cathédrale, à preuve le choeur, et les bas-côtés sont les restes et quels restes, de la mosquée, avant la reconquista. C’est la première fois de ma vie que je vois coexister une cathédrale et une mosquée. D’ailleurs, elle s’appelle la Mezquita catedral de Cordoba (la mosquée-cathédrale de Cordoue). L’art musulman et l’art chrétien se croisent. Une merveille pour les yeux.

Deux minarets différents, et le clocher qui les a remplacés. L’usage est le même : appeler à la prière, rappeler la prière soit par la voix humaine, soit par la voix des cloches.
Et puis, rapidement :

La place de las tendillas dans le centre-ville, le pont romain, mais il faut aller vite. le temps passe…

A l’alcazar, les jardins sont désormais tristes, le manque d’eau se fait cruellement sentir. D’ailleurs, cette dernière photo nous montre que l’automne pointe son nez. Vite, à la gare pour rentrer. Demain est un grand jour : je visite Grenade. A demain donc.
Jour 11 – repos
Je reste à la Sierrecilla. Mes jambes ont beaucoup marché tous ces jours-ci. Un peu de repos leur fait beaucoup de bien. J’en profite pour relooker le disque dur de mon ordinateur qui me disait ne plus pouvoir rien ingurgiter. Et demain, ce sera Cordoue, puis mercredi Grenade. Jeudi, je commence la remontée vers Saragosse et enfin, vendredi je serai de retour. Cela sent la fin des vacances. Mais, quel merveilleux voyage. J’espère pouvoir vous en montrer plus largement les photos. Pourquoi pas un montage, il y a de quoi faire… et ce n’est pas encore fini ! A demain.

Le jardin de la maison Sierrecilla, d’Antjie et de sa fille Ainara. Merci à elles pour leur accueil si joyeux et attentif.
Jour 10 – Malaga

Aujourd’hui, je ne vais qu’à Malaga. La ville mérite que je m’y arrête un peu. Tout d’abord, je veux pouvoir prendre un peu de temps au musée Thyssen, qui est une collection que j’ai pu commencer à visiter à Madrid. Ici, ce sont principelement des peintres du sud espagnol qui sont présentés, et des 19ème et 20ème siècles. Mais je veux voir surtout les premiers. En voici un aperçu :

Scènes de rues, scènes de danses : la première est une gitane qui danse le fandango. La seconde, aux pieds d’une croix, des enfants s’essaient à une danse.

Deux scènes particulières. Un moine et un âne : quel est celui qui sera le plus têtu ? Et les autres rient de la scène. Les lavandières sont penchées sur leur travail. Peinture impressioniste qui est plus moderne que les trois autres qui sont de l’époque naturaliste. Bref, j’ai vraiment passé un très beau moment, même si le dernier étage qui est celui de la peinture abstraite, m’a beaucoup moins intéressé.
Enfin, la cathédrale de Malaga est impressionnante par sa grandeur. Elle est en grès. La façade est belle, quoique un peu trop imposante. Elle est dédiée à la vierge de l’Annonciation.

La voûte au-dessus du choeur, ainsi que les piliers donnent un peu de légèreté à l’ensemble. Quelques objets remarqubles : les stales en bois, très bien présentées : on peu facilement les photographier par la disposition ingénieuse de l’éclairage :

Quel est ce saint qui fulmine ? On dirait un prophète, avec le livre de la Parole de Dieu sous le bras et le verbe haut, qui accuse le peuple hébreux de quelque manquement. Et puis, à droite, c’est la vierge au-dessus du maître-autel. Et puis, une petite surprise dans les rues de Malaga, en passant…
Jour 9 – La route des villages blancs

Tout d’abord, voici quelques vues de la campagne qui environne Humilladero.

Ici, l’olivier est roi. Les plantations sont omniprésentes, rangées aussi bien que le plant de raisin dans le bordelais. Nous sentons bien que la richesse du pays, c’est l’huile d’olives. Et l’une des caractéristiques, c’est la couleur blanche des maisons, des villages et même des villes. Après la plaine, je vous présente un petit village de montagne. Dès que la montagne se fond avec la plaine, les champs reviennent aussitôt. Je pense que la terre est très bonne. Ici c’est le bléblé, avec quelques chênes lièges, qui font partie du paysage.
La route que j’ai suivie nous mène d’abord à Séténil de las Bodegas. Le village entoure une faille naturelle créée par le ruisseau qui ne coule que dans les pluies de printemps. Dans cette faille, il y a des maisons troglodytes. J’ai pu visiter une citerne d’eau. L’église du village a une représentation de la Vierge typique de cette région, qui n’est pas si loin de Séville.

Et nous partons pour Ronda, qui est une petite ville. Au milieu passe le Guadalteba qui a creusé son lit très profond. Un pont enjambe la vallée pour permettre à la ville de ne pas être partagée en deux. Le premier pont permet une des entrées de la ville, c’est la première photo. Le second permet la vie de la ville.

Au centre de la ville, il y a les arènes.
La tauromachie est importante dans ce sud. Et je continue la route vers Grazalema. Je ne pense pas avoir le temps de m’y arrêter, mais la route est si belle que je veux en profiter et ne passer que peu de km sur la même route. Après le village, c’est la montée et le col est à 1357 m. En passant, je m’arrête pour prendre quelques photos : Au-dessus de ma tête, il y a deux parapentes qui volent dans le ciel bleu.

Et puis, c’est la descente, vertigineuse. Chaque fois que vous voyez un brin de route sur la photo qui suit, c’est là que je vais passer.

Je me croyais dans les cévennes.
Jour 8 – Aznalcazar – Séville – Humilladero

Du sud-ouest au sud est de l’Espagne. Et en visitant Séville. Tout d’abord, voici quelques photos de la cathédrale. c’est l’une des merveilles des cathédrales espagnoles. Et c’est le lieu de sépulture de Christophe Colomb. Avant de visiter, j’ai pu concélébrer durant la messe de 10h00. C’était avant le rush des touristes. Le silence dans la cathédrale était vraiment un silence religieux. Et non pas le brouhaha que l’on connait d’habitude.

En premier lieu, je suis monté en haut de la Giralda, la tour où on monte en tournant, d’où son nom. Une très belle vue se dessine sur Séville, et en particulier, ces ponts sur le Guadalquivir, le fleuve qui traverse la ville.
A l’intérieur, je n’ai pas eu trop de temps parce qu’il fallait que je sois à midi à l’entrée de l’Alcazar. Mais voici quand même le rétable du maître autel.

Et puis, vite, sortons de la cathédrale pour nous rendre, de l’autre côté, dans l’angle de la place à l’entrée de l’Alcazar. Nous rentrons là dans un autre monde, celui du rafinement et de la délicatesse. Mais je vous laisse avec quelques photos qui parleront mieux que moi :

Une entrée entre deux bâtiments, déjà nous voyons la délicatesse des pierres et la finesse des sculptures. Un plafond avec des croix de Malte et des sortes de fleurs : pas une seule de pareille.

Cette peinture représente un roi d’Espagne, mourrant à la suite d’un combat, qui assiste, supporté par des moines, au saint sacrifice de la messe. Image pathétique d’une époque rude.
Ce n’est malheureusement pas le temps des fleurs. Tout est trop sec. Mais une belle perspective dans l’un des jardins qui doivent être un régal pour les yeux au printemps.

Notez, sur ce batiment, nous ne sommes pas loin du moucharabieh de Casablanca. C’est encore plus vrai à Malaga. Nous en reparlerons lorsque nous y serons arrivés. Et après un dernier coup d’oeil à la ville, je reprends la voiture. Direction la maison Sierrecilla.
Jour 7 – La Doñana

Lever ce matin hâtif. 5h30 le réveil sonne. Je dis les Laudes, j’enfile mes chaussures et me voilà prêt. A côté de l’hôtel « Lince » – le Linx, je trouve un bar et peux prendre un rapide petit déjeuner. Il fait nuit encore et il est à peine 7h00. Je prends la route vers « El Roncio » et « La Doñana – Parque national y natural ». C’est une route de campagne, pour les agriculteurs. Les gendarmes couchés sont trop rapprochés. Pauvre voiture, elle saute. Il fait encore nuit. Bref, il faut être très vigilant. Le jour n’est pas levé lorsque j’arrive à bon port. Un chauffeur m’est attribué : José Manuel. C’est lui qui nous guidera durant le périple de 3h30 que nous allons commencer à 8h00.

C’est un de ces quatre roues motrices qui nous prend. Voici quelques photos, j’espère qu’elles vous émerveillerons comme je l’ai été moi-même :

Les oiseaux sont nombreux. Voici d’abord un envol au lever du jour. Puis, un peu plus tard, pas trop loin de moi, j’ai pu photographier ce qui est certainement un butor.

Il y a des chevaux sauvages, beaucoup de chevaux mais aussi des bovidés aux grandes cornes. La nourriture est rare, l’eau aussi. Nous apprenons d’ailleurs qu’il y a quelques années, la nappe phréatique était à 50cm sous la terre, aujourd’hui, il faut aller la chercher à 20m. C’est un vrai malheur pour tout l’écosystème du parc. Et pas seulement pour les animeaux, mais aussi et surtout pour les arbres. Combien sont arrachés parce que morts. Il ne reste quasiment comme grand arbre que le pin sylvestre et le chêne liège.

Tout cela a un petit air de Texas, ou de mexique. Ici, comment se nomme une ferme ? Un coral, le cheval est roi. Pour la « Romeria », qui est le pèlerinage local, ce sont des milliers de cavaliers qui se pressent pour venir prier « la Virgèn de El Roncio »

Elle est au coeur de l’église paroissiale. c’est le centre du rétable qui éclaire toute l’église. Je ne peux m’empêcher de vous montrer l’ensemble, qui est fort beau. C’est un baroque espagnol typique :
Le rétable est donc dans l’église paroissiale, mais je voudrais vous présenter maintenant une particularité de cette petite ville : les confréries. Ces grands clochers que vous voyez sur cette photo ne sont pas les clochers de l’église paroissiale, mais la façade de la maison de l’une des confréries. Voici maintenant quelques autres photots prises au hasard de ma promenade dans cette ville. Ah ! j’ai oublié une chose, les rues ne sont pas goudronnées, ce n’est pas la peine, le vent marin amène tant de sable qu’il recouvre tout. Encore un petit air d’ Amérique Latine.

Tout au long du parcours dans la Doñana, Jose-Manuel nous parle du linx, nous dit de le chercher. Enfin, je le trouve. Et je pense que je ne suis pas le seul à l’avoir trouvé ainsi :
eh oui, une photo dans la ville !!! Il était temps !
En rentrant, Google Maps m’a quelque peu égaré en pleine piste, qui se finissait même dans le sable. La mer devait venir, il y a quelques siècles, jusqu’à l’intérieur des terres et il reste le sable. Par contre, autour, j’ai pu voir de très grandes fermes qui faisaient de la culture intensive de fruitiers et de maraichers. Je comprends là comment l’eau devient si rare. Et la difficulté de cette région. Et la peur des personnes qui travaillent au parc.
Jour 6 – Madrid – Caceres – Huelva

Dernière messe à Madrid, chez les Pères, désormais, j’improvise. Jusqu’à aujourd’hui, cela a été facile. Et j’ai appris à prier les offices (Laudes-vêpres) en Espagnol, merci l’application « I Breviary » qui a la traduction en un certain nombre de langues, dont l’Espagnol.
Départ donc ce matin à 10h00, arrivée à 13h00 à Caceres. J’ai fait la moitié du voyage pour aujourd’hui. Je crois aussi que j’ai fini le travail d’écriture pour ce soir. Je terminerai cette belle journée demain soir, après avoir visité la Doñana. Bonne nuit à chacun de ceux qui me lisent.
Cacerès est tout à fait à l’ouest de l’Espagne, presque contre la frontière portugaire. C’est la région de l’Estrémadure. Une région de quasi montagne. La végétation est rare. Dès que l’on sort des villes, on a l’impression d’un désert de rocailles. Cacerès a un centre historique intéressant, en particulier la co-cathédrale (parce qu’elle partageait l’évêché avec la ville de Coria, au nord de Cacerès).

Dans la cathédrale plusieurs choses m’ont intéressé : C’était le jour de fête de la grande Thérèse : sainte Thérèse d’Avila. Et j’ai rencontré une statue de sint Louis (une reproduction de ce grand saint français est aussi dans l’église de « El Roncio » que nous visiterons demain).
Une troisième chose m’a interpellé : dans le trésor, j’ai découvert une croix de procession qui ressemble étrangement à celle de Parisot qui est une croix reliquaire (il y a des reliques au centre de la croix), et elle est en argent alors qu’ici, à Cacerès, elle est en argent doré.

J’avais l’impression d’être rentré au pays par anticipation.

Du sommet du clocher de la co-cathédrale, une très belle vue sur l’un des principaux palais, tout près. Ensuite quelques façades et quelques vues de la ville vue d’en-bas.

Jour 5 – Madrid


Le matin, rencontre avec le Père Pedro, Provincial de la communauté des sacrés coeurs de la province ibérique. C’est lui qui m’a reçu à la demande du Père Bernard Couronne, originaire de Bor et Bar près de La Fouillade et premier appelé par le P. Jean, notre fondateur. Puis départ vers le centre de Madrid pour aller visiter le musée Thysen-Bornemisza. Dernier jour à Madrid. Il faut en profiter vite. J’ai choisi ce musée parce qu’il permet de prendre des photos alors qu’apparemment, le musée du Prado, certes plus fourni, ne le permet pas. C’est important pour les Baladins. Voici donc quelques photos qui donnent l’amplitude de cette collection hors du commun et très bien agencée.

Nous commençons par une image de la renaissance, très italienne. Elle est peinte par Giovanni Paolo Panini en 1724. Il s’agit de Jésus qui chasse les marchants du Temple.

Une image qui n’est pas religieuse, mais que j’ai beaucoup aimée parce que l’air réjoui de ce joueur de mandoline qui regarde son verre de vin fait plaisir à voir. Gerrit van Honthorst, d’Utrecht, aux Pays Bas, peinte vers 1624. Les Pays-bas ont bien compris le modèle italien, tout en restant eux-mêmes.

Et puis, le romantisme, après l’ère classique que je n’ai pas retenue. Peint en 1857, par un peintre qui vient du Nouveau-monde : Frederic Edwin church. La beauté matérielle de ce coucher de soleil dans une nature sauvage, quelque part dans les Rocheuses, laisse peu de place à la croix.
Je ne peux pas m’empêcher de vous présenter une toile de Vincent van Gogh, c’est l’une de ses dernières, juste avant qu’il ne meure, tué par sa dépression. Elle représente si bien ce qu’il a cherché toute sa vie à nous décrire : la beauté de la nature. Elle a été peinte dans la campagne d’Auvers sur oise. Admirez…

Enfin, deux peintures qui m’ont beaucoup marqué parce qu’elles expriment, chacune à sa manière, la déconstruction de l’art dit « moderne », l’art du XXème siècle commençant.
Wasily Kandinski « Dans l’ovale clair », peint en 1925. J’avoue avoir du mal à distinguer un sens à donner à cette image, que d’utre part, par l’harmonie de ses couleurs est belle. La suivante est de Georges Braque. Elle est 1910. Elle s’intitule « la femme avec une mandoline ». Les tons marron, une sorte d’éclatement du réel, tout semble fait pour qu’il n’y ait rien à comprendre. Ou est-ce le réel qui ne veut plus rien dire en art ? Qu’en est-il de la signification ? J’avoue que cette époque de l’art me fait beaucoup penser à toutes ces idéologies qui ont traversé cette époque. Je laisse cela à votre réflexion. Et je tiens à votre disposition un très beau livre que j’ai pu ramener du musée qui explique bien la recherche artistique en lien étroit avec la recherche philosophique.
Jour 4 – Madrid


Les Pères des Sacrés-Coeurs de la Province ibérique sont sous la protection du saint Père Damien de Molokaï. Celui là même que le Père Bernard Couronne nous a permis de découvrir lors de notre représentation à Dangé-Saint-Romain, dans le diocèse de Poitiers. Les inter-tableaux décrivait la vie de ce saint Belge parti dans le Pacifique, partager la vie, et la mort des lépreux de l’archipel d’Hawaï dans l’île de Molokaï.
C’est aujourd’hui un jour de fête dans toute l’Espagne : c’est la commémoration de la Vierge du Pilar (aujourd’hui en la cathédrale de Sarragosse), Celle qui est considérée ici comme la patronne de l’hispanité. C’est la vierge qui serait apparue à saint Jacques le Majeur lorsqu’il était peut-être venu en Espagne une première fois (il était alors évêque de Jérusalem, vers l’an 40). Voyant ses efforts missionnaires vains, Marie lui apparut pour le réconforter, sur un pilier, lui promettant que, jamais, la foi ne manquerait en Espagne.
Un moment de fête pour l’Espagne, un moment de découverte de Madrid pour votre serviteur. Voici quelques instantanés de cette marche :

Une photo tirée juste avant d’arriver à la Plaza del Sol, impossible à prendre en photo à cause de la foule qui s’y pressait coude à coude. Tout proche, un peu plus paisible est la plaza Mayor. Juste avant, en passant :

Enfin un peu de tranquilité et de beauté fleurie.

La plaza mayor est plus calme que la plaza del Sol. Les gens se pressent surtout assis devant les bars où on consomme « tapas, cervezas y helados » sous le regard de la statue équestre du roi Philippe III (sur la gauche sous le clocheton). Il fait bon vivre au mois d’octobre dans la capitale madrilène.
Puis, dernière étape, la découverte de la cathédrale de Madrid « La Almuneda » et de son pendant (ils se font face), le Palais Roayal. Tous deux sont de construction baroque : 18ème siècle pour le Palais et 20ème siècle pour la cathédrale.

Je pense visiter aujourd’hui, lundi, le Palais Royal. Vous en saurez donc plus ce soir. Mais revenons à « La Almunada ». Et rentrons à l’intérieur. Nous entrons par le transept côté Est. La cathédrale est orientée Sud/Nord, comme le Palais Royal. Une église est normalement orientée Est/Ouest. Quelques photos vous montreront mieux que je ne sais expliquer :
La nef est saisissant par sa longueur et le transept, quand nous levons les yeux, est vraiment très haut et coloré.

Un caballero du 16ème siècle et une sainte du 19ème siècle se côtoient à une chapelle près. Sainte Micaela du Très Saint Sacrement a fondé les adoratrices esclaves du Très Saint Sacrement et de la Charité. Quel titre ! Mais je ne sais rien de cette communauté.
Dehors, sur la façade, une plaque de marbre que je laisse à votre méditation :
L’après-midi, visite du Palais Royal, face à la cathédrale.

Je n’ai eu aucune attente à l’entrée. la traversée de la place centrale est impressionnante. Tout est fait pour que l’invité sente la magesté du lieu. Voici quelques images qui donnent à voir ce que les rois et les reines, et surtout l’étiquette faisaient que ces lieux étaient difficiles à vivre. N’hésitez pas à lire ou relire une vie de Louis XIV en France par exemple.

La salle jaune est toute harmonisée de jaune. Chaque décoration, chaque lustre, chaque glace donnent cette impression d’unité. Et en changeant de salle on change d’ambiance. C’est par moment déroutant de beauté. La seconde photo présente la salle d’apparat où on pouvait recevoir jusqu’à 137 personnes autour d’une même table.

La chapelle royale et la salle du trone avec ses deux fauteuils, celui du roi et celui de la reine.
Jour 3 – Avila et Ségovie
Avila, ville où est née la réforme du Carmel. J’ai pu visiter la cathédrale et la basilique saint Vincent. Se promener dans la vielle ville est un pur régal. Je n’ai pas été voir le Carmel de la Madre, que je connais depuis fort longtemps.
La ville est enceinte d’un mur de protection comme à Carcassonne, mais beaucoup mieux rénové. Il fait même presque trop neuf.

Point de vue au sud ouest de la ville lorsqu’on repart vers Madrid.
La cathédrale est très originale avec son mélange de pierres de construction : lextérieur est tout en granit, ce qui la rend austère. L’intérieur est par contre avec beaucoup de pierres différentes dont les constructeurs ont profité pour harmoniser et varier les plans.

Quelques objets méritent l’attention. En particulier une petite vierge à l’enfant qui remonte certainement à la fin du moyen-âge ou au début de la renaissance.

Dans la basilique saint Vincent, il y a une crypte où sainte Thérèse a pris la décision de chausser des sandales. De là les carmes sont devenus déchaux (déchaussés). C’est près de ce magnifique rétable que la décision a été prise par Thérèse de Jésus.

Ce soir, je vous conterai la suite. Pour l’instant, je pars vers le centre de Madrid pour visiter.
Ségovie et son acqueduc romain, sa cathédrale et son Alcazar. Que de belles visites. En voici les images :

L’aqueduc de Ségovie, en Espagne, date de la deuxième moitié du 1er ou du début du IIème siècle, du règne de Claude à celui de Trajan, selon les avis.
Il a été construit afin d’amener l’eau captée dans la rivière Fuenfria, à 17 km, vers les fontaines, les bains publics et les maisons privées de la ville de Ségovie. Il est resté en service jusqu’en 1973.
La section surélevée, avec ses 167 arches, de son principal ouvrage d’art, le pont acueduc situé à Ségovie, en fait l’un des monuments les mieux conservés du monde romain, et le symbole le plus important de Ségovie, comme en témoigne sa présence sur les armoiries de la ville. (Wikipedia)

Un alcazar est un palais fortifié alliant des qualités militaires et d’agrément. Ce mot arabe — qui a aussi donné le mot ksar — provient lui-même du latin castrum (« fort » ou « place forte »). (Wikipedia)
Pour la cathédrale, je voudrais vous montrer un triptyque et le décrypter avec vous. Voici d’abord la salle où il est exposé. Il en est le centre et c’est lui qui attire les regards :

C’est une descente de croix, qui est ici représentée avec deux tableaux adjacents : à gauche, saint Michel, à droite saint Antoine de Padoue. En voici les raisons : nous avons ici un essai d’explication du mystère de la Rédemption : le Christ est mort, donc le salut est accompli par son sacrifice. Le diviseur, celui que la Bible appelle le « diabolos » est vaincu par Michel, qui porte, dans sa main droite, une balance qui pèse une âme.

Et puis, je voudrais vous présenter un livre extraordinaire, écrit par des copistes au moyen-âge, avant l’invention de l’imprimerie, donc écrit et dessiné à la main.

Mes photos ne sont pas de bonne qualité parce que prises derrière une vitrine avec reflets et couleurs dénaturées. Malgré cela, vous pouvez imaginer le travail des moines copistes et l’épaisseur de l’ouvrage en prenant vous-même une bible et, c’est le cas de le dire, en imaginant. C’était le moment culturel.
Le soir, j’arrive à Madrid, chez les Pères de Picpus, dans leur maison généralice. Elle se situe juste devant le stade Santiago-Bernabeu de Madrid où joue le Réal de Madrid (Club de Mbappé). L’église est à droite de l’entrée du stade. Et ce sera tout pour aujourd’hui. Je dois me reposer un peu.

Jour 2 – Salamanque :

8h00 – Départ vers Salamanque, une bonne heure de route vers l’ouest, le soleil est dans le dos. La Castille se révèle et brille de mille feux. Je n’ai pas le temps de m’arrêter si je veux visiter un maximum de choses.
10h30: la voiture est garée et je fonce vers les cathédrales : en effet, Salamanque dispose de deux cathédrales : la neuve et l’ancienne. Comme à Toulouse, elles se confondent. Mais chacune a bien ses caractéristiques propres.
La neuve est de l’époque baroque, du XVIème siècle, le siècle d’or pour l’Espagne. Les richesses affluent d’au-delà des mers. L’ancienne est romane, et présente elle-même quelques trésors assez inouis. Je vous laisse regarder mon livre d’images :

Entrée de la cathédrale

Les stalles : elles sont encore plus belles que celles d’Auch

Une des nombreuses vierges tout autour, dans les chapelles.
Puis, l’ancienne cathédrale :

Un splendide rétable, vraie catéchèse pour les enfants du XIIème siècle

Les enfants pouvaient aussi disposer de bandes dessinées, mieux conservées qu’à Conques.
L’université

Son entrée, juste derrière la cathédrale. Un mystère réside dans cet ensemble sculpté, à gauche sur la photo : Où est la grenouille? C’est la première question qui nous est posée à notre arrivée

Elle m’a fait chercher : voici le résultat : elle est sur le crâne de gauche. Reportez-vous au-dessus et cherchez… Et tout ceci gravé dans la pierre…

Le plus grand des professeurs enseignait dans cette salle : Fray Luis de Léon.

Et voici la cour de récréation, non ce n’est pas un monastère, mais une université!!!
Et dans cette université, un domaine a été travaillé de très près, c’est la cosmogonie, soit comment est fait le ciel et ce qu’il est possible de comprendre quand l’optique et les découvertes de Newton, Galilée et Copernic font bonger les recherches. A Salamanque, on cherche comment ordonner et cela donne ceci qui n’est qu’une part de ce que l’on appelle le ciel de Salamanque :

On peut s’amuser à voir les signes du zodiaque, et l’implantation des étoiles qui permettent de le situer dans le ciel. A vous de jouer.
A demain. Ce soir, je vais me reposer pour continuer au mieux vers Avila et Ségovie.
Vacances – jour 1 :
Le matin, à Lourdes, après la messe au sanctuaire et le petit déjeuner. Je suis fin prêt à partir pour huit heures de voiture. Tout au long du trajet, à partir de Pampelone, l’avis s’affiche tout au long de l’autoroute : Danger extrême d’incendie, soyez vigilents… Il n’a pas dû pleuvoir en Espagne depuis le printemps.

Et me voici arrivé à Fontiveros à la nuit tombée. Mais juste avant, j’ai pu prendre la photo du coucher du soleil. Je n’ai pas pris de photo avant parce que les Pyrénées étaient dans le brouillard lorsque je les ai franchies en fin de matinée.
Fontiveros est le lieu de naissance de saint Jean de la Croix, celui qui a accompagné la grande Thérèse dans la réforme du Carmel au XVIème siècle.
Demain, je pars vers Salamanque, la troisième université en Europe après Paris et Bologne. Je vous raconterai demain soir. Bonne nuit à chacun
